J’ai écrit « Grandir ailleurs » en 2004, d’abord sous forme d’un scénario de long métrage que je devais réaliser en Syrie. Hélas, le contexte politique en a voulu autrement. Et c’est à ce moment-là, en 2006, que j’ai décidé d’en faire un roman.
Au départ, il y avait la véritable histoire de ce camarade de classe qui était assis sur le même banc d’école que moi à Damas, et dont je découvre en 1985, après coup, qu’il était Juif. Au même moment, je réalise aussi qu’il était victime d’un antisémitisme assumé et banalisé dans un pays qui se dit premier ennemi d’Israël. Mais au lieu de m’indigner d’une telle discrimination, je l’avais éludée à l’époque, comme si elle n’existait pas. Pire, j’avais évité tout contact avec mon camarade, de peur que mon projet de partir en France soit compromis.
Son visage ne m’avait plus jamais quitté depuis ce jour ; et je n’ai cessé de penser à l’injustice dont il avait été victime et aux sentiments qu’il pouvait avoir de se voir ainsi rejeté et haï parce que Juif. « Grandir ailleurs » est inspiré de cette injustice, même s’il ne raconte pas la propre histoire de mon camarade.
Aujourd’hui, alors que je travaille sur un deuxième livre, il me semblait important de publier « Grandir ailleurs », le ressortir du tiroir dans lequel il était enfermé depuis plus de seize ans.
Présentation et résumé de mon roman Grandir ailleurs